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Nous arrivons dans les mois les plus froids de l’année, et nous nous emmitouflons dans nos manteaux dès que nous pointons le nez dehors. Mais qu’en est-il des équidés ? Faut-il envisager systématiquement le port d’une couverture en cas de baisse des températures ?

 

 

Le cheval souffre-t-il du froid ?

 

En toute théorie, un cheval est un animal qui, dans des conditions de vie normales, est « armé » pour ne pas souffrir du froid : l’hiver, il « fait du poil » de façon naturelle, le pelage est plus abondant et plus épais, la répartition du tissu graisseux se fait différemment, et cela suffit en général pour le protéger des températures plus rigoureuses.

À titre indicatif, la température critique inférieure - en dessous de laquelle il faut aider le cheval à lutter contre le froid (apport énergétique supplémentaire, protection, abri) - est variable : de – 15 °C pour les adultes à 22 °C pour les nouveau-nés, en passant par 0 °C pour les poulains.

 

Il est tout à fait courant de tondre les chevaux domestiqués qui travaillent en hiver, de façon à leur éviter une sudation trop importante, et donc un temps de séchage accru qui risquerait d’entraîner un coup de froid. Un cheval tondu n’aura pas la même température critique inférieure (qui sera alors plus proche de 5 °C), et devra impérativement porter une couverture pour aller à l’extérieur.

De même, en cas de froid très intense, d’animal malade ou âgé, ou de race à poil peu dense (chevaux espagnols, pur-sang arabe...), la couverture est un accessoire fort utile !

 

 

Comment aider les chevaux à s’adapter au froid ?

 

L’idéal est de laisser les chevaux s’adapter progressivement à la baisse naturelle des températures en les laissant dehors dès l’automne : on compte en moyenne 10 à 20 jours pour s’adapter à une variation de température d’environ 15 °C, dans un sens comme dans l’autre ; il faudra cependant être vigilant au moment des transitions (mise d’un cheval au pré en plein hiver ou rentrée en écurie chauffée), car le cheval est sensible aux variations brutales de température.

En cas de basses températures, la consommation énergétique de maintenance augmente : on considère que pour un cheval adulte, cette consommation doit être augmentée de 2,5 % par degré Celsius sous la barre des – 15 °C. De plus, il faudra donner aux animaux un foin de bonne qualité, facilement digestible et à forte valeur énergétique, et veiller à leur fournir du sel, des minéraux et de l’eau propre en quantité suffisante. Enfin, certains animaux dans un groupe peuvent être dominés et ne pas avoir suffisamment accès à la nourriture, ce qui risque de diminuer leur tolérance au froid.

Il est également important de prévoir un abri auquel les chevaux puissent accéder quand ils le souhaitent, que cet abri soit naturel (haie, bouquet d’arbres...) ou artificiel : un abri à trois côtés représente une protection efficace contre les intempéries.

 

 

Pour les chevaux tondus : Quelle couverture ? Comment l’utiliser ?

 

Il existe de très nombreuses références sur le marché, et le choix se raisonnera en fonction de l’animal (tondu ou pas, âgé ou malade...) et des conditions climatiques.

Ensuite, d’autres critères permettront d’opter pour un type de couverture :

• Degré de chaleur (fonction du grammage du tissu)

• Imperméabilité ou pas

• Composition (naturelle ou synthétique)

• Résistance (denier)

• Praticité (étudier le système d’attaches)

• Facilités de lavage

• Prix

Comme pour un vêtement, il est important de tenir compte des mensurations de l’animal : longueur poitrail/arrière des membres postérieurs, longueur du dos (garrot -> base de la queue), hauteur au garrot ; une couverture trop grande risque de tourner et d’irriter ou de blesser le cheval.

En général, les couvertures sont conçues pour ne pas tourner, ce qui est important sur un cheval que l’on laisse au pré. Pour renforcer la chaleur d’une couverture, il peut être intéressant de placer une chemise en nid d’abeille par dessous, ce qui crée une fine couche d’air protectrice qui isole.

Un même cheval doit posséder plusieurs couvertures adaptées à ses activités : extérieur, entraînement, box...

En cas de froid très intense, il est possible de compléter la « panoplie » en équipant le cheval d’un cache-oreilles.

 

Conclusion :

Pour un cheval adulte non tondu et en bonne santé vivant à l’extérieur, un abri et une adaptation de la ration alimentaire (augmentation de la quantité de foin de bonne qualité) suffisent en général pour l’aider à affronter les températures hivernales basses. En revanche, les animaux tondus, malades ou âgés auront besoin d’une couverture de taille adéquate, choisie en fonction des besoins spécifiques.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

16/01/2017