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L’hypothyroïdie est une maladie hormonale assez fréquente chez le chien. Les glandes thyroïdes, situées dans le cou, de chaque côté de la trachée, produisent les hormones thyroïdiennes T3 et T4. Ces hormones jouent un rôle très important dans le métabolisme et le fonctionnement normal de l’organisme, notamment la régulation de la température corporelle, le fonctionnement cardiaque, la pousse des poils ... Lors d’hypothyroïdie, on observe une diminution de la production d’hormones thyroïdiennes, suite à un mauvais fonctionnement des glandes thyroïdes ou à une destruction de celles-ci.

 

Comment le chien devient-il hypothyroïdien ?

L’hypothyroïdie dite primaire est la plus fréquente chez le chien ; elle est due à une destruction progressive de la thyroïde, ce qui entraîne un déficit en hormones thyroïdiennes. Deux mécanismes peuvent expliquer ce phénomène : dans le cas de la thyroïdite lymphoplasmocytaire, l’organisme produit des anticorps dirigés contre ses propres cellules thyroïdiennes (maladie auto-immune), ce qui contribue à leur destruction. Ce processus s’établit sur 1 à 3 ans en général. Dans le cas d’une atrophie idiopathique, les cellules thyroïdiennes sont progressivement remplacées par des cellules graisseuses.

Les autres causes possibles sont beaucoup plus rares (environ 5 % des cas) : tumeurs de la thyroïde, carence en iode, interactions médicamenteuses...

 

Comment reconnaître une hypothyroïdie ?

Parmi les signes les plus fréquemment observés lorsque les hormones thyroïdiennes sont sécrétées en quantité insuffisante dans l’organisme :

• Fatigue, léthargie, manque de dynamisme, baisse d’activité et/ou intolérance à l’effort

• Prise de poids, voire tendance à l’obésité

• Frilosité : l’animal recherche les sources de chaleur

• Perte de poils, de façon symétrique sur les flancs, épaississement et pigmentation de la peau

• Troubles du comportement (irritabilité, agressivité)

• Parfois faiblesse musculaire, difficultés à se mouvoir...

 

En résumé, on a l’impression que le chien devient « vieux avant son âge ».

Si votre animal présente un ou plusieurs de ces symptômes, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire, afin qu’il pose un éventuel diagnostic.

 

Le diagnostic

En fonction de l’examen clinique et des informations que vous pourrez donner sur ce que vous avez constaté chez votre chien, votre vétérinaire proposera divers examens sanguins permettant d’objectiver l’hypothyroïdie : biochimie sanguine classique, mais surtout dosage de l’hormone thyroïdienne T4, associé au dosage de la TSH, qui régule la production des hormones thyroïdiennes. En règle générale, un chien souffrant d’hypothyroïdie présente un déficit en T4, associé à un taux élevé de TSH, ainsi qu’une augmentation du cholestérol et des lipides sanguins.

 

Quel traitement ?

Il repose sur l’administration d’une hormone thyroïdienne de synthèse, sous forme de comprimés. Le traitement est assez simple à donner, mais doit être pris à vie.

La plupart du temps, l’état général du chien hypothyroïdien s’améliore en quelques jours ; il « rajeunit », redevient plus actif. En quelques semaines, les poils se mettent à repousser, les problèmes de peau disparaissent progressivement.

Au début du traitement, un suivi régulier sera mis en place pour s’assurer que le taux d’hormones thyroïdiennes se situe dans la norme. Puis petit à petit, les contrôles sanguins pourront s’espacer (1 à 2 fois par an). Il sera important de signaler tout nouveau symptôme ou maladie à votre vétérinaire, de façon à réévaluer le traitement si besoin.

 

Quel pronostic ?

Il est excellent, dès lors que le chien hypothyroïdien est stabilisé grâce à son traitement. Son espérance de vie est alors identique à celle des animaux non hypothyroïdiens.